Paradise comes at a price that I'm not prepared pay.

mardi 6 mars 2012

Quoi d'neuf, docteur ?

Quand tu comprends que t'es pas comme les autres, que y'a quelque chose qui cloche, que tu cernes à peu près mais que malgré toute l'envie du monde t'arrives pas à dépasser ça. Arrivent de nombreuses réflexions, qui se suivent et se ressemblent.
Tu te dis que tu peux t'en passer, que tu peux vivre sans et que y'a d'autres possibilités. Puis tu réfléchis dix secondes, tu penses aux gens qui "t'entourent" et tout d'un coup tu vois que non. L'Homme ne peut pas vivre sans. C'est d'ailleurs ce qui le motive, que c'est cette chose qui fait de nous des êtres différents des autres. Quand tu vois que ceux qui vivent sans font, malgré tout ce qu'ils disent, pitié, t'as aucune envie de finir pareil. Tu sais qu'au fond d'eux, ça leur manque, et que ça fait d'eux des parias qu'on regarde avec condescendance. 
A ce moment là, tu te secoues, tu te dis que putain, ça peut pas m'arriver à moi. Que c'est un truc bénin, que c'est complètement ridicule et que t'arriveras à dépasser ce blocage. Tu te fais d'autres illusions, tu te dis que ça y est, tu vas peut être y arriver. Non, pas peut être, tu vas y arriver bordel. Et là, t'es content, mais vraiment ! Il fait beau, les oiseaux chantent, tu vois des signaux que tu imagines être réels
Puis, paf, c'est comme si tu te prenais un coup de poing dans la gueule, tu te dis que t'as vraiment un pet' au casque et que non ce n'est pas vrai, oui ces signaux sont dans ta tête. 
Ça se couvre.
T'appelles ça phobie, folie, maladie, obsession, paranoïa. 
Tu l'appelles pas, ça rôde au fond, parce que c'est tellement con, tellement désuet que tu veux pas en parler.
 T'as pas envie qu'on joue les psys avec toi, parce que tu sais que ça sert à rien. Ça te fais aller mieux cinq minutes d'en parler, de voir qu'on t'écoute. Mais t'as pas tout dit. Parce qu'on te regarderait vraiment d'une autre manière. Mais aussi parce que toi tu connais pas la totalité du problème. Tu connais que la surface. Bien sûr qu'il y a plus, mais d'où ça vient, vraiment ? Qu'est ce qui te fais agir et penser comme ça ?
Pourquoi dès la moindre petite ouverture, tu te jettes, tu te roules dedans à t'en foutre partout, à ne penser qu'à ça, tout ça pour voir que c'est faux, bordel. Que c'est ton putain d'esprit, ta conscience qui te fous en l'air. Que t'es malade, pauvre de toi. Que t'as, en fait, peut être besoin d'un psy. Besoin de quelqu'un qui mette son gros doigt là ou ça fait mal, mais qu'il insiste en plus. Fort.
Mais t'as pas assez de fierté pour comprendre des trucs que t'as vraiment pas envie de savoir. Ou au contraire, t'en as trop. C'est au choix. En attendant, tu t'enlises. Tu te dis "conneries, j'verrai bien". Tout ça est ridicule. Tout ça se répète, tout ça passe trop vite. 
C'est ainsi.